Jourdain vainqueur Catégorie Imoca de la route du rhum 2010
Roland Jourdain (Veolia Environnement ) vainqueur en monocoque de la Route du Rhum - La Banque Postale 2010
En passant la ligne d'arrivée en Guadeloupe à 6 heures 12 minutes 56 secondes (heure de Paris), Roland Jourdain a remporté la Route du Rhum - La Banque Postale 2010 en catégorie Imoca. Le temps de course de Veolia Environnement est de 13 jours 17 heures 10 minutes 56 secondes, sa vitesse moyenne sur l'eau est de 12,02 nœuds, sur une distance totale parcourue de 3 957 milles. Sur le parcours théorique de 3 539 milles, Roland Jourdain affiche une vitesse moyenne de 10,75 nœuds. Il entre dans l'histoire de la course en réalisant le doublé et se succède à lui même après sa victoire en 2006.
Vainqueur Cat Imoca Route du Rhum Guadeloupe
"Je pensais que j'allais la gagner!"
Heureux, très heureux, Roland Jourdain avait le sourire des grands jours en passant la ligne d'arrivée de la Route du Rhum - La Banque Postale 2010 en vainqueur, dans la nuit de Pointe-à-Pitre. Disert comme à son habitude, le skipper de Veolia Environnement qui réalise le doublé en Imoca ,après l'avoir emporté en 2006, s'est livré avec humour et générosité au jeu des questions...
L'accueil à Pointe-à-Pitre ?
"Ce sont des courses, des voyages intérieurs, qui font que quand du jour au lendemain on voit les gens débarquer, les bateaux, c'est incroyable. Les premiers jours de course j'avais l'impression d'être parti depuis hier, au bout d'une semaine j'avais l'impression d'être parti depuis un mois.
Qu'est-ce qui a été le plus dur ?
"On dit toujours que les courses qu'on vient de faire sont les plus dures. Je me rappelle de mes paroles il y a quatre ans ici, ça avait été vraiment dur. Là c'était dur mais, je ne veux pas dire que c'était facile dans la douleur parce que je ne suis pas maso quand même, mais j'étais en phase. Tout allait dans le bon sens à chaque fois. J'étais peut-être dans un état de grâce. C'est ce que qui me motivait à me défoncer pour vivre des moments comme ça.
Le tour de la Guadeloupe ?
"C'est vrai que je n'avais pas un Jean Le Cam cette fois-ci. Il ne m'a pas trop manqué ! La chance que j'ai eu, c'est qu'on dit que tant que la ligne n'est pas franchie ce n'est pas fait, mais avec le petit matelas que j'avais sur Armel et les autres, ça m'a permis de vivre ma fin course intensément . Puis il y a eu ce moment de final où tu te dis quand même que tu fais le plus beau métier du monde et que quand ça passe c'est merveilleux.
Le tour de l'île a été lent mais il n'a pas été compliqué. C'était merveilleux. J'étais moins stressé à la fin qu'au milieu, parce que même si tout peut arriver jusqu'à la fin, il y avait quand même 80 milles, sachant que les conditions météo derrière étaient molles. C'était différent il y a quatre ans quand je savais que Jean revenait avec du vent de terre. Là, comme tout s'était bien passé depuis le début, je me suis dit, "celle-là il me la faut, il faut que je la garde".
L'entente avec le bateau ?
"Je pense que l'un et l'autre on s'est compris, on s'est en tous les cas apprivoisé. Je savais que le bateau était bon mais je savais aussi que la concurrence était rude parce que les montures des autres sont très bonnes. J'ai pris un mauvais départ parce que j'ai eu un souci avec ma chaussette à spi. Je suis parti derrière la flotte et le soir j'étais avec Mich (Desjoyeaux) et Jean-Pierre (Dick). On s'est tiré la bourre à Ouessant. J'avais de la facilité, j'allais vraiment bien. Et là je me suis dit "lui et toi vous allez vous entendre". J'étais vraiment bien, très à l'aise sur le bateau et ça m'a fait sauter un verrou.
L'état du marin à l'arrivée ?
"Ce que je disais à mon fils à l'arrivée, c'est qu'il y a des choses que je ne comprendrais jamais. Comment on peut faire des choses en course que jamais on n'arriverait à faire à l'entraînement comme hisser le gennaker, matosser dans un virement... En tous les cas, on est moins payé qu'au foot mais on dure plus longtemps. J'ai tout donné pour 15 jours . Mais c'est sûr qu'avec un physique de 45 ans, ça oblige peut-être à réagir différemment. Ces machines là, il faut gérer pour aller vite.
Des surprises pendant cette course ?
"J'ai eu d'excellentes surprises. Franchement je suis content de ma course, j'ai du mal à mettre en avant ce genre de choses mais je suis content parce que c'est rare les moments dans la vie où on est en phase avec le choses. Je savais les moments où il fallait accélérer et les moments où il fallait mollir. Ca créé de la confiance, quand on joue au foot, qu'on fait du sport, ce sont ces instants qui font qu'on se dit qu'on ne fait pas tout ça pour rien ! C'était bon.
La victoire ?
"A aucun moment mes différents sponsors ne m'ont mis la pression. On a pris des risques, des fois on gagne, des fois on perd. On n'avait pas gagné ensemble et cette victoire est hyper importante pour moi ! On est quand même là pour ça, pour mettre des cerises sur les gâteaux. Je n'avais pas de pression si ce n'est celle que je me mets en tant que compétiteur.
A Saint-Malo, je ne pouvais pas le dire mais je pensais que j'allais la gagner, parce qu'il fallait que ça se passe comme ça, parce qu'on a d'autres projets à développer maintenant. Je n'avais rien gagné depuis 4 ans, il fallait le faire avant de tourner une page. Mais je voulais bien la vivre. L'important dans la vie, c'est de ne pas avoir de regret.
J'ai raté mon départ et c'était vraiment bien de rater ce départ. Les décisions qu'on prend entre la ligne et Fréhel ont des répercutions. J'ai eu confiance en mon équipe et j'ai joué jusqu'à 4 min. 8 min avant le départ, j'ai choisi une voile et quelques minutes plus tard, j'ai décidé de changer de voile. Je suis parti dernier et à la fin de la journée à Ouessant, j'étais avec Jean-Pierre (Dick) et Mich (Desjoyeaux).
Le doublé ?
"Le doublé c'est un plus . Nous on a pas un match tous les samedi soirs. On a une grosse épreuve par an, nos carrières sont fragiles. Je n'avais rien gagné depuis quatre ans. Si on regarde les chiffres, les statistiques, comme on fait dans les autres sports , il y a eu de la casse, des abandons... Il fallait gagner. J'ai le sentiment d'avoir bien bossé et vraiment qu'on a tous bien bossé . On ne le dira jamais assez, mais c'est un boulot d'équipe et le bateau est nickel, vraiment bien préparé . C'est vraiment toute une énergie collective et ça fait plaisir d'amener tout ça à la première place".
Heureux, très heureux, Roland Jourdain avait le sourire des grands jours en passant la ligne d'arrivée de la Route du Rhum - La Banque Postale 2010 en vainqueur, dans la nuit de Pointe-à-Pitre. Disert comme à son habitude, le skipper de Veolia Environnement qui réalise le doublé en Imoca ,après l'avoir emporté en 2006, s'est livré avec humour et générosité au jeu des questions...
L'accueil à Pointe-à-Pitre ?
"Ce sont des courses, des voyages intérieurs, qui font que quand du jour au lendemain on voit les gens débarquer, les bateaux, c'est incroyable. Les premiers jours de course j'avais l'impression d'être parti depuis hier, au bout d'une semaine j'avais l'impression d'être parti depuis un mois.
Qu'est-ce qui a été le plus dur ?
"On dit toujours que les courses qu'on vient de faire sont les plus dures. Je me rappelle de mes paroles il y a quatre ans ici, ça avait été vraiment dur. Là c'était dur mais, je ne veux pas dire que c'était facile dans la douleur parce que je ne suis pas maso quand même, mais j'étais en phase. Tout allait dans le bon sens à chaque fois. J'étais peut-être dans un état de grâce. C'est ce que qui me motivait à me défoncer pour vivre des moments comme ça.
Le tour de la Guadeloupe ?
"C'est vrai que je n'avais pas un Jean Le Cam cette fois-ci. Il ne m'a pas trop manqué ! La chance que j'ai eu, c'est qu'on dit que tant que la ligne n'est pas franchie ce n'est pas fait, mais avec le petit matelas que j'avais sur Armel et les autres, ça m'a permis de vivre ma fin course intensément . Puis il y a eu ce moment de final où tu te dis quand même que tu fais le plus beau métier du monde et que quand ça passe c'est merveilleux.
Le tour de l'île a été lent mais il n'a pas été compliqué. C'était merveilleux. J'étais moins stressé à la fin qu'au milieu, parce que même si tout peut arriver jusqu'à la fin, il y avait quand même 80 milles, sachant que les conditions météo derrière étaient molles. C'était différent il y a quatre ans quand je savais que Jean revenait avec du vent de terre. Là, comme tout s'était bien passé depuis le début, je me suis dit, "celle-là il me la faut, il faut que je la garde".
L'entente avec le bateau ?
"Je pense que l'un et l'autre on s'est compris, on s'est en tous les cas apprivoisé. Je savais que le bateau était bon mais je savais aussi que la concurrence était rude parce que les montures des autres sont très bonnes. J'ai pris un mauvais départ parce que j'ai eu un souci avec ma chaussette à spi. Je suis parti derrière la flotte et le soir j'étais avec Mich (Desjoyeaux) et Jean-Pierre (Dick). On s'est tiré la bourre à Ouessant. J'avais de la facilité, j'allais vraiment bien. Et là je me suis dit "lui et toi vous allez vous entendre". J'étais vraiment bien, très à l'aise sur le bateau et ça m'a fait sauter un verrou.
L'état du marin à l'arrivée ?
"Ce que je disais à mon fils à l'arrivée, c'est qu'il y a des choses que je ne comprendrais jamais. Comment on peut faire des choses en course que jamais on n'arriverait à faire à l'entraînement comme hisser le gennaker, matosser dans un virement... En tous les cas, on est moins payé qu'au foot mais on dure plus longtemps. J'ai tout donné pour 15 jours . Mais c'est sûr qu'avec un physique de 45 ans, ça oblige peut-être à réagir différemment. Ces machines là, il faut gérer pour aller vite.
Des surprises pendant cette course ?
"J'ai eu d'excellentes surprises. Franchement je suis content de ma course, j'ai du mal à mettre en avant ce genre de choses mais je suis content parce que c'est rare les moments dans la vie où on est en phase avec le choses. Je savais les moments où il fallait accélérer et les moments où il fallait mollir. Ca créé de la confiance, quand on joue au foot, qu'on fait du sport, ce sont ces instants qui font qu'on se dit qu'on ne fait pas tout ça pour rien ! C'était bon.
La victoire ?
"A aucun moment mes différents sponsors ne m'ont mis la pression. On a pris des risques, des fois on gagne, des fois on perd. On n'avait pas gagné ensemble et cette victoire est hyper importante pour moi ! On est quand même là pour ça, pour mettre des cerises sur les gâteaux. Je n'avais pas de pression si ce n'est celle que je me mets en tant que compétiteur.
A Saint-Malo, je ne pouvais pas le dire mais je pensais que j'allais la gagner, parce qu'il fallait que ça se passe comme ça, parce qu'on a d'autres projets à développer maintenant. Je n'avais rien gagné depuis 4 ans, il fallait le faire avant de tourner une page. Mais je voulais bien la vivre. L'important dans la vie, c'est de ne pas avoir de regret.
J'ai raté mon départ et c'était vraiment bien de rater ce départ. Les décisions qu'on prend entre la ligne et Fréhel ont des répercutions. J'ai eu confiance en mon équipe et j'ai joué jusqu'à 4 min. 8 min avant le départ, j'ai choisi une voile et quelques minutes plus tard, j'ai décidé de changer de voile. Je suis parti dernier et à la fin de la journée à Ouessant, j'étais avec Jean-Pierre (Dick) et Mich (Desjoyeaux).
Le doublé ?
"Le doublé c'est un plus . Nous on a pas un match tous les samedi soirs. On a une grosse épreuve par an, nos carrières sont fragiles. Je n'avais rien gagné depuis quatre ans. Si on regarde les chiffres, les statistiques, comme on fait dans les autres sports , il y a eu de la casse, des abandons... Il fallait gagner. J'ai le sentiment d'avoir bien bossé et vraiment qu'on a tous bien bossé . On ne le dira jamais assez, mais c'est un boulot d'équipe et le bateau est nickel, vraiment bien préparé . C'est vraiment toute une énergie collective et ça fait plaisir d'amener tout ça à la première place".